Martin Bogren développe dans les années 1990 une approche personnelle de la photographie documentaire, en suivant sur scène, en studio, en tournée les musiciens et artistes suédois qu’il fréquente. Son premier livre The Cardigans – Been It publié en 1996, révèle son travail et lance sa carrière. Pour autant, Martin Bogren ambitionne de dépasser les travaux de commande et les frontières du monde musical : il se recentre sur des travaux photographiques plus personnels.
Rencontres au gré de voyages (Notes, 2008, Italia, 2016), joie des premières découvertes (Ocean, 2008), ou encore spleen d’adolescents (Lowlands, 2011, Tractors boys, 2013, Embraces, 2014) : ses séries révèlent le désir impatient de fuir l’ennui, de découvrir un ailleurs. Il aborde ses sujets avec la distance d’un témoin muet, observateur subtil et bienveillant, et combine à travers ses photographies d’un noir et blanc graineux, tout en nuances de gris, approche documentaire et affirmation sensible de sa vision subjective.
Martin Bogren « réussit à ne pas perturber le monde dans lequel il pénètre sur la pointe des yeux, avec pudeur, avec attention et acuité, avec respect aussi, sans jugement aucun, en retenant son souffle (…) On pense, naturellement, à tous ces photographes qui, depuis Robert Frank, de Anders Petersen à Michael Ackerman, ont su nous faire don de leur regard en nous disant qu’ils ne voulaient rien démontrer mais qu’ils avaient besoin de montrer et de dire. » (Christian Caujolle, préface du livre Tractor Boys, 2013)
Lauréat de nombreuses bourses et prix nationaux en Suède, son travail est régulièrement exposé à l’international et intègre plusieurs collections prestigieuses – dont celles du Forografiska Museet (Stockholm), de l’Oregon Art Museum (Portland) ou encore de la Bibliothèque nationale de France (Paris).